De Guet Ndar et Gandiol dans la région de Saint-Louis, à Djiffer, Joal et Mbour dans la région de Thiès, Loumpoul dans la région de Louga, en passant par Bargny dans la région de Dakar, Enda TV a accompagné l’équipe de Enda Lead Afrique sur les points de départ de l’émigration irrégulière. Le phénomène, qui a connu une brusque recrudescence, a causé des centaines de morts entre les mois d’octobre et novembre 2020, remettant à l’ordre du jour des drames qui avaient ému le monde entre 2005 et 2006 et durant les années suivantes, avant de connaitre une accalmie. – Quelles sont les raisons de ces voyages «tous risques» assumés ? – Comment les familles font elles face à ces drames dont elles sont parfois à l’origine en finançant ces odyssées souvent mortelles ? – Comment l’économie de la pêche est-elle en train de s’effondrer, avec la crise qui frappe les pêcheurs, les mareyeurs, les transformateurs et tous les gens de mer. Des pêcheurs traditionnels qui se trouvent au centre de ces voyages que d’aucuns trouvent insensés, mais aussi du marasme de la pêche qui les pousse à l’exode, témoignent. Ils parlent de la descente aux enfers d’un secteur qui fut naguère le point central de leur vie économique, social et même culturelle, pointant du doigt les accords de pêche signés par le gouvernement sénégalais avec des pays de l’Union européenne et avec la Chine. Ils évoquent les longues journées passées en mer, à aller toujours plus loin à la recherche d’un poisson introuvable. Ils ressassent les drames familiaux qu’ils vivent à cause d’une mer devenue plus impitoyable que nourricière. Surtout en cette période de pandémie du Covid 19 où, selon la Banque mondiale, «deux tiers des foyers des 74 pays les plus pauvres auraient vu leurs revenus baisser pendant la pandémie, contre 59 % ailleurs» et où «ils sont plus nombreux à sauter des repas, faute d’argent.»